Publié le 17 juin 2024

Edito de Philippe Yvin / Juin 2024

L’ACNUSA suit avec une grande attention la question de la décarbonation du secteur aéronautique.

Cet enjeu majeur pour le transport aérien concerne tout aussi bien les avions que les plateformes aéroportuaires et la régulation du trafic. A cet égard, le récent rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques est riche d’enseignements.

A l’échelle mondiale, le transport aérien représente aujourd’hui environ 3% des émissions de gaz à effet de serre et 15% des émissions du secteur du transport en France. Outre les émissions de CO2, la production par les avions de différents oxydes et de particules fines, constitue également une source de nuisances pour la qualité de l’air et donc pour la santé humaine. Ces proportions pourraient encore augmenter dans les prochaines années, compte tenu de l’évolution prévisible du trafic et alors même que les autres composantes de l’économie des transports sont engagées dans une forte réduction de leur dépendance aux énergies fossiles.

Les différentes organisations européennes et internationales publiques et privées ont donc élaboré ces dernières années des stratégies de décarbonation à l’horizon 2050. Les différents scénarios envisagés comprennent notamment des actions visant à réduire l’intensité carbone de l’énergie utilisée (remplacement du kérosène par des carburants aéronautiques durables, développement d’avions électriques, à hydrogène ou hybrides) ou à réduire l’intensité énergétique du transport (diminution de la consommation grâce à des moteurs plus performants, économies d’énergie en vol et au sol, captation du CO2 dans l’air), accompagnées de l’électrification des installations au sol.

Ce tournant décisif de la décarbonation de l’aviation dispose pour se concrétiser en France de nombreux atouts, au premier rang desquels une longue tradition de recherche et d’innovation que les parlementaires recommandent de conforter et des entreprises industrielles de niveau mondial performantes, s’appuyant sur un large réseau de PME-PMI et de start up. La décarbonation représente donc tout à la fois une nécessité environnementale et une opportunité de développement économique.


Philippe Yvin, membre du collège, nommé par la présidente de l'Assemblée nationale le 18 mars 2024