Publié le 2 février 2024

Tous les aéroports français doivent réellement mettre en place les installations électriques nécessaires à la décarbonation des opérations au sol « côté pistes »

La réglementation européenne impose à tous les exploitants d’aéroports d’avoir mis en place avant le 1er janvier 2025 des moyens de substitution aux moteurs auxiliaires de puissance des aéronefs lorsque ceux-ci sont en escale. La réglementation française impose aux compagnies aériennes d’utiliser ces moyens sous peine d’amendes.


 

Ces obligations s’imposent de plein droit aux aéroports et aérodromes classés dans le réseau dit « RTE-T ». Ceux-ci ont pu mobiliser des subventions incitatives, y compris dans les territoires ultramarins. Ces investissements dans les infrastructures électriques indispensables à la décarbonation sont vivement recommandés sur tous les autres aéroports. Ils sont indispensables à l’accueil de certains aéronefs de dernières générations. 

Sur les grands aéroports et aérodromes, les différents opérateurs (compagnies aériennes et assistants d’escale) et services publics (incendies et secours ; police et gendarmerie, aviation civile, etc.) ont impérativement besoin d’installations électriques pour accompagner le renouvellement rapide de leurs parcs de matériels, véhicules et engins circulant en zones réservées des aéroports.

Sur les aérodromes utilisés par l’aviation générale, aviation d’affaires et aviation légère, les nouvelles générations d’aéronefs électriques ou hybrides ont absolument besoin de pouvoir disposer de moyens de recharge. L’aviation générale est certainement le secteur qui peut le plus rapidement assurer sa transition avec des aéronefs beaucoup moins émissifs. Il reste malheureusement, sur certains des plus grands de ces aéroports et aérodromes, des « jeux d’acteurs » qui, malgré les engagements pris, freinent la transition écologique et énergétique. 

Il y a quelques années, certains responsables d’aéroports ou aérodromes justifiaient encore leurs retards d’investissement dans les infrastructures électriques par l’absence de gammes complètes de véhicules et engins de pistes électriques ou hybrides aux catalogues des constructeurs spécialisés. Cette justification n’est plus fondée depuis plusieurs années. Tous les retours d’expériences de véhicules et engins de nouvelles générations, y compris tracteurs, camions de pompiers ou camions de livraison de carburants par exemple, montrent que les nouveaux matériels donnent pleinement satisfaction aux opérateurs publics ou privés et à leurs salariés qui apprécient travailler dans un environnement beaucoup moins bruyant et pollué. Les industriels, y compris français, offrent une gamme très complète de matériels, véhicules et engins de piste décarbonés. Ils sont très appréciés sur de nombreux grands aéroports européens et étrangers mais curieusement encore peu présents sur les aéroports français. 

La plupart des organisations professionnelles sont engagées dans la promotion de la transition mais le rythme des réalisations n’est pas encore partout à la hauteur des besoins opérationnels. Il est grand temps de rattraper rapidement les retards pris par et sur certains aéroports et aérodromes de manière à renforcer leurs infrastructures électriques pour déployer les moyens de substitution aux matériels, véhicules et engins de pistes d’anciennes générations.

L’Autorité de contrôle recommande aux opérateurs de mettre localement en place des démarches collaboratives pour surmonter rapidement les éventuelles difficultés afin de réduire effectivement de manière très significative les émissions sonores et atmosphériques des activités au sol « côté pistes » des aéroports et aérodromes.