Edito de Gilles Leblanc / Avril 2024

L'excellence des qualifications et la richesse de l'expérience professionnelle de chacun des membres de son collège en fait un organe à forte valeur ajoutée, apprécié autant des administrations que des parlementaires.

Ayant l'honneur de le présider durant encore quelques jours, je peux rendre compte de l’intérêt, pour les différentes administrations (Santé, Environnement, Transports) et pour les différentes parties prenantes, d'une formation collégiale indépendante. Les secteurs de l'aéronautique et du tourisme sont deux fleurons de l'économie nationale.

Chacun sait qu'ils ne seront durables que s'ils font leur transition écologique et participent à la cohésion des territoires. Le collège de l'Autorité de contrôle et sa petite équipe permanente ont gagné la confiance des opérateurs et des collectivités territoriales pour rechercher, avec toutes les parties prenantes, les voies et moyens d'une réduction effective du bruit et des polluants atmosphériques dans l'environnement des aéroports et aérodromes. Des résultats ont pu être obtenus mais ils ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Les outils mis en œuvre par les administrations pour réduire les nuisances doivent être modernisés et simplifiés. Une réelle déconcentration est nécessaire pour un travail interministériel plus efficient sur les différents territoires en métropole et sur les territoires ultramarins. Une approche concertée avec les collectivités territoriales et équilibrée est indispensable pour gagner la confiance de ceux de nos concitoyens qui ne croient plus en notre capacité collective à mettre en œuvre de manière cohérente nos différentes politiques publiques. Les associations de riverains et les associations de défense de l'environnement ont renforcé leurs collaborations avec les syndicats et les associations qui œuvrent dans les domaines sanitaires et sociaux. Elles sont précieuses. L'Autorité de contrôle est, depuis son origine, particulièrement attachée à créer les conditions d'un dialogue local exigeant, serein et constructif, pour réduire les nuisances produites par un transport aérien qui continue de faire espérer qu'il peut répondre aux objectifs de la convention de Chicago et être encore facteur de paix dans le monde.

Le temps n'est plus à reprendre la formule d'un ancien président de la République à Johannesburg "notre maison brûle et nous regardons ailleurs", il faut agir maintenant. Tous ensemble.

Gilles Leblanc, président de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires, nommé, après avis du Parlement, par décret du président de la République le 12 avril 2018.