Publié le 11 décembre 2023

La modération des vols est nécessaire, notamment celle des vols intra-européens et «méditerranéens»

Le marché du transport aérien en Europe a connu une croissance particulièrement forte au cours des vingt dernières années. Il est aujourd’hui considéré comme mature.

Les compagnies aériennes se livrent cependant une concurrence féroce pour gagner des parts du marché des personnes solvables dans les différentes régions d’Europe. Elles sont encore souvent subventionnées par certaines régions dites de destination. Cette situation n’est pas vraiment durable. Tôt ou tard, les subventions accordées aux compagnies low-cost seront considérées comme des « aides d’Etat » et interdites.

Cette interdiction contribuera à modérer les voyages avions de courte durée. Elle serait cohérente avec la politique européenne et la stratégie nationale de transition écologique, énergétique et économique visant à consommer mieux.

En attendant, certaines compagnies, conscientes que les marchés locaux ne sont pas infinis et que les pouvoirs publics commencent à envisager que le nombre des vols puisse être plafonné sur des aéroports, multiplient les offres commercialement agressives pour gagner des parts de marchés locaux sur leurs concurrentes. Elles savent que lorsque des arbitrages seront nécessaires dans une approche territoriale réellement équilibrée, il y a de fortes chances pour que les pouvoirs publics appliquent la « clause du grand père », c’est-à-dire qu’ils figent les parts des marchés locaux au niveau où les compagnies les auront conquises. Les parts de marché acquises au prix du non-respect des règles sociales, environnementales ou économiques ne devraient pas pouvoir être consolidées.

L’offre de vols à des prix souvent anormalement bas suscite la demande et conduit à une programmation supérieure à la capacité de production du secteur. Elle provoque des annulations tardives, des déroutements inopinés et des vols en débordement (vols programmés de jour et réalisés de nuit). Elle entre en contradiction frontale avec la stratégie française énergie-climat et la planification territoriale de la transition qui s’élabore actuellement dans les COP régionales.