Publié le 22 janvier 2024

La ponctualité des vols à Paris - Orly est un enjeu important pour la santé, l’environnement et le climat

Tour de contrôle Paris-Orly

Les retards accumulés lors des rotations journalières des aéronefs basés à Paris - Orly créent des difficultés opérationnelles et rendent difficile le respect du couvre-feu sur cet aéroport.

La densité du trafic en début de matinée et en fin de soirée peut en outre provoquer des tensions sur tous les services au sol (services de police et de sécurité, traitement des bagages, différents services aux aéronefs, dont le service de contrôle aérien). L’accumulation des retards au cours des 4, 6, voire 8 vols des rotations journalières des compagnies basées à Paris -Orly conduit un nombre trop important d’aéronefs à ne pas pouvoir respecter l’heure du couvre-feu.

Certains aéronefs obtiennent des dérogations au couvre-feu, d’autres passent outre avec des refus de dérogation. Ils font l’objet de poursuites de la part de l’administration de l’aviation civile et sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 40 000 €. D’autres encore, beaucoup plus nombreux, se détournent sur l’aéroport de Paris - Charles-de-Gaulle. Ils atterrissent alors tardivement sur cet aéroport pour repartir à vide très tôt le matin afin de se repositionner à la première heure à Paris - Orly pour une nouvelle rotation.

Ces vols en débordement ont des conséquences économiques importantes pour les compagnies aériennes et leurs passagers, ainsi que pour tous les services exerçant des missions de service public associées. Ils ont également des conséquences sanitaires et environnementales importantes pour les collectivités et populations riveraines des aéroports franciliens et un impact climatique très significatif. Ils génèrent en effet des émissions sonores et atmosphériques qui pourraient être évitées si la programmation des vols prenait mieux en compte les aléas inhérents au transport aérien. Ces aléas sont d’autant plus importants que la rotation journalière est chargée. Les retards peuvent provoquer des congestions sur les routes les plus chargées. Les capacités des aéroports et des compagnies aériennes, et les capacités du ciel européen ne sont en effet pas sans limites.

L’Autorité de contrôle appelle les compagnies aériennes et les aéroports avec lesquelles elles travaillent de dégager tous les enseignements des dernières saisons aéronautiques afin de programmer leurs vols durant la saison aéronautique de l’été 2024 de manière raisonnable afin d’améliorer leur ponctualité et d’éviter les vols en débordement.

Elle recommande au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires d’évaluer de manière indépendante l’impact économique et environnemental (c'est-à-dire de l'impact sur la santé, l'environnement et le climat) des vols en débordement sur les aéroports français afin de mieux éclairer les choix des opérateurs. Il importe en effet de mieux respecter la charte de la ponctualité signée par le ministre avec toutes les parties en décembre 2022 à l’occasion du congrès de l’Union des Aéroports Français et Francophones Associés.