Publié le 19 septembre 2023

La réduction des émissions lors des opérations au sol est un enjeu économique, social et environnemental important

groupe auxiliaire de puissance permettant l'alimentation des systèmes de bord

Toutes les parties ont intérêt à traiter du bruit, des pollutions et des gaz à effet de serre émis lors des opérations au sol quelle que soit la taille de l'aéroport concerné.

L'Union européenne a rendu obligatoire l'équipement de tous les postes avions des aéroports du réseau RTE-T afin de fournir aux aéronefs les moyens de ne plus utiliser leurs moteurs auxiliaires de puissance lorsque les aéronefs sont en escale. Tous les postes au contact doivent être équipés avant le 1er janvier 2025. Les aéroports ont jusqu'au 1er janvier 2030 pour équiper les postes au large. La France rend progressivement obligatoire l'usage, par les compagnies aériennes, des équipements de substitution et restreint l'usage des moteurs auxiliaires de puissance sur les aéroports.

Les salariés qui opèrent autour des aéronefs, les passagers et, dans une moindre mesure, les populations riveraines des aéroports d'ores et déjà équipés, perçoivent immédiatement le changement : moins de bruit / moins de pollution. Il importe que les aéroports qui ont pris du retard, souvent en raison des difficultés à s'entendre avec les compagnies aériennes et leurs assistants d'escale, s'équipent rapidement.

Les compagnies aériennes devraient donc bientôt ne plus utiliser leurs moteurs auxiliaires de puissance lorsqu'elles sont en escale sur un des aéroports de l'Union européenne, y compris dans les territoires ultramarins où les enjeux sanitaires, environnementaux et climatiques sont majeurs.

Parallèlement, la plupart des aéroports se sont attachés au renouvellement des véhicules et engins qui opèrent coté pistes. Il s'agit de remplacer cette flotte utilisant des énergies fossiles par une plus propre. Les industriels offrent aujourd'hui une gamme complète de véhicules et engins moins polluants et au fonctionnement moins couteux. Les utilisateurs perçoivent le changement. Il importe que le renouvellement de ces flottes captives soit accéléré là où il n'est pas encore totalement effectif.

La réduction des émissions lors des opérations au sol passe également par une plus grande attention au roulage. Certaines compagnies ont mis au point des procédures internes pour réduire leur consommation lors du roulage. Les aéroports, les contrôleurs et les pilotes œuvrent ensemble à la réduction des temps de roulage et d'attente moteurs allumés. L'enjeu est important sur tous les aéroports européens. La base des données qui remontent en temps réel à Eurocontrol permet de challenger les opérateurs pour améliorer leurs performances environnementales. Pour l'ensemble des vols intra-européens (durée totale moyenne : 101,8 minutes), les temps de roulage au départ et le roulage à l'arrivée sont en moyenne respectivement de 12,2 et de 6,1 minutes.

Les émissions lors des opérations au sol représentent actuellement 10 à 20 % des émissions du transport aérien. Leur réduction est intéressante pour la santé, l’environnement et le climat. Elle est également intéressante économiquement pour les opérateurs.

L'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires recommande aux sociétés aéroportuaires de fournir régulièrement aux membres de leurs commissions consultatives de l'environnement (professionnels de l'aéronautique ; collectivités territoriales et associations) et de publier elles-mêmes les données permettant d’apprécier la performance environnementale des opérations au sol coté pistes sur les plateformes qu'elles exploitent.