Publié le 4 janvier 2023

L'ACNUSA appelle chaque partie prenante à ses responsabilités pour que l'été 2023 ne connaisse pas la désorganisation de 2022

La protection de la période nocturne est une priorité sanitaire majeure sur et autour des aéroports. Ces territoires sont en effet exposés aux effets cumulés de toutes sortes de bruit dans l’environnement. Le coût social du bruit a été récemment réévalué. Si la part de bruit aérien peut apparaitre relativement modeste (6,4 milliards d’euros sur 147), son importance est forte et les effets de ce bruit sur la santé sont particulièrement bien documentés.

Les objectifs locaux de réduction du bruit dans l’environnement fixés pour la période 2018-2022 (prolongé jusqu’en 2023) n’ont pas toujours été atteints sur et autour des aéroports français. La relative désorganisation du secteur aéroportuaire au moment de la reprise des trafics a en outre provoqué des annulations (7 % des vols programmés ont été annulés en Europe), des retards (9,4 % de ponctualité de moins qu’en 2019 aux arrivées ; 10,6 % aux départs) et de nombreux manquements aux règles édictées par arrêtés ministériels pour protéger la période nocturne.

Une évaluation précise des causes et des impacts des manquements constatés, des dérogations accordées et des déroutements décidés en période nocturne est nécessaire sur chaque aéroport pour prévenir le risque de reproduire durant l’été 2023 la situation particulièrement difficile de l’été 2022.

Les opérateurs (sociétés aéroportuaires ; compagnies aériennes ; assistants d’escales ; services de navigation aérienne) ont récemment signé avec l’Etat une charte portant engagement de qualité de service dans les aéroports. Il importe que tous les signataires respectent leurs engagements. Pour cela, il est indispensable que les compagnies aériennes maitrisent la planification et la programmation de leurs vols.

  • Elles doivent être attentive à affecter à leurs rotations des aéronefs ayant les performances environnementales requises sur les aéroports où ils sont opérés.
  • Elles doivent assurer la ponctualité nécessaire pour respecter les règles de protection sanitaire et environnementale notamment en fin de rotations.

Les aléas sont inhérents au métier de transport aérien. Ils doivent être anticipés lors de la programmation des vols en prenant les marges nécessaires pour respecter les horaires.

Il est regrettable que les efforts structurels réalisés par de nombreuses compagnies aériennes pour améliorer leur ponctualité et respecter les territoires sur lesquels elles opèrent soient mis à mal par des compagnies moins attentives aux populations qui habitent ces territoires.

Les opérateurs faisant le choix de réaliser des rotations comportant 5, 6 voire 7 ou même 8 vols dans la journée doivent, pour tenir compte des aléas, prévoir des aéronefs et des équipages de réserve prêts à intervenir en renfort lorsque nécessaire.

La programmation de l’été 2023 se joue maintenant. L’Autorité de contrôle en appelle à la responsabilité de chacun pour que l’année 2023 connaisse beaucoup moins d’annulations de vols, de retards opérationnels, de dérogations et de manquements aux règles environnementales édictées sur les aéroports.